C’est de cette manière que j’essaierai de dégager des perspectives de construction d’un autre monde, basé sur le triptyque en tension Liberté, Égalité, Commun, où Je, ses droits, sa liberté, n’est plus au centre des préoccupations, où faire société prend pleinement son sens, ses sens, et où encore la vie, libérée du travail et en harmonie avec le tout de la nature, mérite qu’on se la donne.
Révolutionner la gauche
C’est dans la tension permanente et équilibrée de ces trois principes que l’on pourra construire une autre démocratie, une autre société libérée des classes et des minorités, de la prédation de la matière, sortir de l’impasse de l’ego-roi dans la perspective du commun. Ce qui signifie qu’il nous faudra apprendre à contenir la liberté érigée aujourd’hui au rang de valeur christique pour laisser pleinement s’exprimer commun et égalité, tout en persistant à en défendre bec et ongle le bénéfice.
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“La liberté consiste à pouvoir faire tout ce qui ne nuit pas à autrui”, l’exercice des droits de chacun “n’a de bornes que celles qui assurent aux autres membres de la société la jouissance de ces mêmes droits” : penser, croire, agir sans contrainte, dans la limite de la liberté de l’autre ; et dans ce champ le principe politique de droits de l’individu est à défendre. L’égalité est de reconnaissance en tant qu’être social : chaque humain a la même valeur au regard de l’autre et de son collectif, certains ne pouvant s’avérer plus égaux que d’autres. Le commun est le rapport à l’autre, l’agir ensemble, je-tu-il, et l’obligation réciproque que l’on s’impose d’un commun accord. Ainsi la liberté est de droits individuels, le commun d’obligations réciproques, et l’égalité de reconnaissance mutuelle, et aucun des trois ne peut prendre le pas.
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